Le processus de deuil de la victime face au handicap après un grave accident paraplégique
La survenance d’un handicap est un choc indescriptible pour la victime et son entourage.
Que la défaillance soit liée à la visibilité, des déficiences intellectuelles, motrices ou sensorielles, ces handicaps vont considérablement affecter tous les aspects de la vie de la victime.
Selon la gravité de l'incapacité, les défis dont vous être confronté la personne et sa famille sont incommensurables et peuvent avoir des effets négatifs importants sur l'état mental d'une personne et l’entourage.
Le schéma de souffrance est souvent le même. C’est un parcours initiatique soit vers l’autonomie, soit vers une descente en enfer.
Les questions sont récurrentes et souvent les mêmes :
- "Pourquoi moi ?"
- "Qu'ai-je fait pour mériter cette situation ?"
- "Que vais-je devenir ? ",
- "Comment on va me percevoir ?".
C’est ainsi que lorsqu'un handicap survient, la personne concernée a besoin de temps pour faire le deuil de la vie qu'elle a connue avant, afin de se reconstruire et de réussir dans l'avenir avec tous ses nouveaux défis.
Le processus de deuil en tant que concept auquel est confrontée la victime
Étudié et conceptualisé par Freud, ce processus de deuil consiste à accepter la perte de l’objet investi tout en protégeant son Moi pour le conduire à retrouver sa liberté.
L’enjeu étant de réussir à réinvestir un nouvel objet de manière satisfaisante.
L’une des pionnières dans l’accompagnement du grand handicap, la psychiatre Elisabeth Kübler-Ross a présenté une théorie des étapes du deuil que l'on rencontre également après être devenu handicapé en 5 phases :
- déni,
- révolte,
- marchandage,
- dépression,
- et acceptation.
Phase 1 : le déni
L’annonce du handicap est bien souvent un choc pour l'accidenté. Lorsqu'on lui parle d'un handicap ou d'une déficience dont elle ignorait l’existence jusqu’alors, l’individu va être confronté à une expérience émotionnelle intense.
Selon son type de personnalité, cela peut également conduire à des sentiments de choc et d'incrédulité. Des changements dans l'image de soi peuvent également se produire avec ce type d'informations qui changent la vie.
Le déni est un mécanisme de défense qui permet à la personne handicapée de faire face à une situation accablante.
Il est difficile - voire impossible - de comprendre que plus rien ne sera comme avant. Prévenir le diagnostic, le traitement ou le soutien psychologique n'est pas rare pendant cette phase.
Si le personnel médical est maintenant formé à la façon de traiter les personnes handicapées, ce qui devrait améliorer le niveau de compréhension et diminuer le degré d'émerveillement, qu’en est-il de l’entourage ?
La famille proche va également être confrontée au handicap : acceptation, déni, révolte, divorce, fuite, surinvestissement, chacun réagira comme il le peut mais tous devront faire face également au processus de deuil.
Phase 2 : la colère de la victime et dès son entourage
Dans cette phase de colère, les personnes exprimeront leur colère à propos de la condition qui a conduit à leur handicap.
C’est la recherche pour la personne ayant perdu son autonomie du sens de sa nouvelle vie.
- Mais pourquoi moi ?
- Est-ce que je mérite cela ? Q
- u’est-ce que j’ai fait pour ça ?
- Est-ce que cela a un sens ?
La recherche de sens marque cette phase de colère. La personne est face à une culpabilité obsessionnelle. Cette période peut être très longue et nécessite un travail sur soit et un accompagnement spécifique.
La personne cérébro-lésée est souvent confrontée à des défaillances de l’entourage. Des personnes lui tournent le dos, le divorce, la séparation d’un entourage qui n’accepte pas la situation ou qui n’arrivent pas à y faire face.
C’est une phase critique et les aidants doivent être attentifs, bienveillants et anticipant.
Phase 3 : le marchandage, la négociation et le sur investissement
Au cours de cette phase, la personne handicapée va se surinvestir dans sa prise en charge avec un seul et unique espoir : retrouver son état de santé antérieur.
Retrouver son ancienne vie.
Elle va suivre à la lettre les protocoles médicaux, prendre ses traitements, médicaments. Tenter de rechercher des interlocuteurs les plus à même de l’aider en consultant les spécialistes recommandés à ce stade.
Nous sommes encore avant la phase de consolidation où tout est possible mais ce possible pour des victimes d’un grave handicap est le plus souvent restreint et limité.
Phase 4 : la dépression de la personne en situation de handicap
C’est la prise de conscience par la personne en situation de handicap qu’elle ne pourra pas retrouver son ancienne vie.
Face à la conscience que sa déficience qui ne pourra pas s’améliorer, elle sombre alors dans une profonde tristesse : c’est la dépression.
C’est une phase de renoncement qui est malheureusement nécessaire dans le processus de deuil. Elle est très douloureuse et nécessite un accompagnement et un soutien par des professionnels de santé qualifié mais également et surtout l’entourage.
Écoute, investissement, amour et réconfort sont les maîtres mots pour aider la victime dans cette phase douloureuse.
C’est souvent lors du retour à domicile que la victime se retrouve confrontée à son passé.
Elle est face à son ancienne vie et la nécessité de se réadapter.
C’est une phase importante où toutes les ressources obtenues par l’avocat spécialisé en dommage corporel, vont l’aider : aménagement de son lieu de vie, de son véhicule, obtention d’une assistance et aide d’une tierce personne, maintient de ses ressources.
Phase 5 : l’acceptation du handicap
Voici la dernière étape du processus de reconnaissance d'une perte physique ou émotionnelle : l’acceptation du handicap.
La victime va devoir accepter sa nouvelle condition et renoncer à son état de santé antérieur. Cette acceptation de la réalité est une étape de reconstruction très importante.
C’est une phase de redécouverte de sa nouvelle vie et d’opportunités qui s’offrent à elle en lien avec le handicap.
La personne est désormais capable de se projeter dans l’avenir et de s’investir dans sa nouvelle vie avec l’aide de son nouvel entourage.
Pour conclure sur ce processus de deuil face au handicap après un grave accident
Ce parcours qui peut être comparé à un rite initiatique du handicap et de la douleur n’est pas linéaire.
La personne diminuée ou son entourage peuvent revivre certaines phases en fonction des circonstances. La reconnaissance du statut de victime et sa prise en charge peuvent faire revivre ce parcours émotionnel.
L’avocat spécialisé en dommage corporel est un professionnel qualifié qui accompagne les paraplégiques, tétraplégiques et autres victimes de lourd handicap dans cette reconnaissance.
Disposant de connaissance légale, psychologique et médicale, c’est un interlocuteur privilégié à l’écoute de la victime et de son entourage qui va combattre le responsable, faire face aux compagnies d’assurances pour convaincre les décideurs, (expert médicaux, juges, commission, inspecteur régleur) de la nécessité de donner des moyens pour permettre un retour à l’autonomie.
Nous avons créé la méthode LEXVICTIME pour mieux accompagner nos clients.
La réparation intégrale des préjudices à un objectif : permettre à la victime un retour vers une autonomie. C’est un but vertueux et accessible. Encore faut-il s’en donner les moyens et être surtout bien accompagné.
Cette actualité est associée aux catégories suivantes : Accidents et responsabilité médicale
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